Pierre Léna, né le 22 novembre 1937 à Paris, est un astrophysicien français.
Élève de l’École normale supérieure (rue d’Ulm) (1956-1960), agrégé de Physique, docteur ès sciences (1969), assistant, puis Maître-assistant au Centre universitaire d’Orsay de l’Université de Paris (1960-1970), puis professeur à l’Université Paris-VII, chercheur associé au Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique de l’Observatoire de Paris, centre de Meudon dans lequel il a dirigé le Laboratoire d’astronomie infrarouge associé au CNRS (1971-1983). Élu à l’Académie des sciences, section Sciences de l’univers, en 1991, il y est délégué à l’éducation et à la formation de 2005 à 2010.
Pierre Léna a accompagné la naissance vers 1960, puis le développement, d’une nouvelle branche de l’astronomie tournée vers l’observation des astres par leur rayonnement infrarouge, à l’aide de télescopes situés à la surface de la Terre, mais aussi à bord d’avions ou de satellites-observatoires. Parmi ses nombreuses expériences, il embarqua pendant une éclipse solaire dans le nouvel avion supersonique Concorde et suivit pendant 74 minutes l’ombre portée par la Lune, prouesse de calcul et de pilotage. Il a développé de nouveaux outils, tournés tout particulièrement vers la production d’images de très grande résolution, appliquées à l’étude de la surface et de l’environnement d’étoiles jeunes ou évoluées, ainsi que du milieu interstellaire. Il a contribué à l’introduction de l’optique adaptative en astronomie, afin de corriger les effets délétères de l’atmosphère terrestre sur les observations, et formé de nombreux chercheurs dans ce domaine.
Il est l’un des artisans de l’interféromètre du « Very large telescope » (Très grand télescope), plus connu sous le sigle VLT, construit au Chili par l’Observatoire austral européen (ESO).
Très engagé dans la rénovation de l’enseignement des sciences à l’école et au collège, il a été à l’origine avec Georges Charpak et Yves Quéré du programme éducatif La main à la pâte, méthode active d’initiation aux sciences dans les écoles primaires. Le 1er mars 2011, à l’Académie des Sciences, en séance solennelle sur le thème « Les nouveaux défis de l’éducation », Pierre Léna prononce un discours intitulé « La science en héritage », et propose en conclusion d’ajouter aux trois « fondamentaux » de l’enseignement (lire, écrire, compter) celui de raisonner.