Tania Mouraud, née en 1942 à Paris, est une grande voyageuse :
En Angleterre d’abord – études artistiques à la Saint Martin School de 57 à 60 -, puis en Allemagne où elle est l’assistante du sculpteur Kurt Link à Düsseldorf, à Paris en 65 où elle étudie les mathématiques et la logique. Elle se partage ensuite entre la France et les États-Unis, fait des séjours chez les Touaregs, et, de façon plus prolongée, en Inde. A partir de 1965, elle participe à plusieurs émissions artistiques de radio et de télévision. Dès 1968, elle va réaliser en Europe et aux États-Unis des environnements, des « espaces » en utilisant laque blanche, son et lumières, afin de provoquer des sensations d’espaces sans limites. L’acte qui signe avec le plus de détermination son entrée sur la scène de l’art apparaît aussi comme un déni fondamental à son encontre et comme l’expression d’un refus d’une grande violence symbolique : en 1969, elle livre aux flammes la totalité de sa production picturale, plusieurs dizaines de toiles résultant de quatre à cinq années de pratique assidue de la peinture. En 70-71, pendant ses études de mathématiques, elle travaille sur le thème de l’identité et de la perception, montrant le fractionnement de chaque expérience, dénonçant ainsi le paradoxe des définitions globalisantes. A partir de 73, son travail se partage entre :
– Des conférences sur l’environnement, l’espace, l’art conceptuel en France et aux Etats-Unis,
– Des films vidéo (Memory),
– Des recherches sur la façon de changer le rapport du spectateur à l’objet par l’utilisation du texte,
– Des interventions en milieu urbain, avec des graphismes, des photographies, soulevant le problème du racisme,
– Des fonctions de professeur aux Beaux-Arts de Tourcoing.