Affinity Therapy – Diagnostic, Etiologie et les sciences de l’autisme

Résumé

Président : Michel Grollier (Professeur des Universités, Enseignant chercheur en psychopathologie clinique) – discutante : Dr Danièle Olive (psychiatre)

Professeur Sergio Laïa (Université de Fumec, Belo Horizonte – Brésil), « Passions et obsessions du spectre autistique dans le DSM V et la dit-mension jouissance »

Sergio Laïa expose comment dans le DSM-V, la question des affects est réduite à une démarche dimensionnelle qui est orientée par un chiffrage quantitatif des affects. Ainsi, le classement du DSM-V s’appuie sur une mensuration de données statistiques qui donnerait un indice de gravité du spectre autistique. Laïa met à l’épreuve cette dimension chiffrée à partir de l’approche dit-mensionnelle du hors sens chez Lacan. Ainsi, dans cette approche (Freud déjà le soulignait) l’affect est non quantifiable mais a une incidence sur le corps. Les troubles relèvent de la dit-mension du langage qui affecte le corps.

Ariane Giacobino, Médecin généticienne, agrégée à la Faculté de Médecine de l’Université de Genève, « Etiologie de l’autisme : entre génome, épigénome et exposome ? »

Ariane Giacobino explique comment la causalité de l’autisme est noyée dans les variations des critères diagnostiques et complique les recherches génétiques. Elle revient sur l’histoire des recherches et souligne que si dans les années 2000, l’hypothèse prédominante était génétique, depuis 2010 les recherches se sont modulées et s’orientent vers une triade génome, exposome et épigénome, c’est-à-dire, prend en compte les facteurs environnementaux. Il y donc aujourd’hui une nébuleuse génétique de l’autisme à partir de bases très hétéroclites. Paradoxalement, si la science reconnaît que l’autisme n’est pas une maladie mono-génique (on ne va pas trouver le gène de l’autisme), les sources d’information du public continuent à relayer la causalité génétique sans se documenter auprès de sources scientifiques.

Gilles Chatenay, psychologue clinicien, « Quand des autistes interrogent la science »

A partir de son expérience clinique et de sa lecture des témoignages de Temple Grandin, Gilles Chatenay démontre comment l’autisme interroge la science sur la conception de l’espace et du langage avec l’appui de quelques repères topologiques.