S’il n’est pas exclu que la musique des Garbo puisse évoquer l’heureux mélange sonore d’un réacteur Rolls-Royce boosté à la nitro, d’un V8 de Shelby GT 350 en surrégime et d’un vérin hydraulique couplé tantôt à un hachoir, tantôt à une masse, ce n’est pas totalement le fait du hasard ; Vincent et Nico l’ont voulu ainsi — radicale.
Lorsque l’envie les prend de créer un truc tous les deux — rien que tous les deux —, Vincent et Nico, respectivement guitariste-chanteur et bassiste, posent les bases du projet en moins de temps qu’il ne faut à Keith Richards pour balancer une vacherie sur Mick Jagger : Garbo sera un truc maniable comme un skateboard, mais avec un mental de porte- avions ; une formule basique, type H2O, mais avec les principes actifs du TNT ;
une combinaison simple, telle la pluie et le vent, par exemple, mais dans sa version remix : déluge et typhon.
La finesse dans ce monde de brut, il faudra la chercher du côté des guitares et de la basse. Car, si elle sort tout juste de terre, la maison Garbo s’inscrit néanmoins dans la longue tradition du Beau Son. Chez les Garbo, on porte un soin de psychopathe au choix du matériel. La lampe est privilégiée au transistor, les pédales d’effets vintage aux derniers gadgets branchouilles et la patine des vieilles pèles au verni clinquant des
guitares sans histoire.
C’est de cet arsenal de collection, couplé aux beats implacables des bat- teries programmées, que naît la saveur unique du blend distillé par les Garbo. Et — bénis soient les dieux du blues, du rock et des musiques actuelles ! — cet AOC millésimé est à consommer dès ce printemps en EP et en live !