Souvent expliquée par les conséquences de l’industrialisation européenne au XIXe siècle, la dégradation des métiers renvoie à la fois aux recompositions des savoirs et savoir-faire professionnels et au déclin des identités de métier associées aux corporations d’Ancien Régime. La « crise » de l’apprentissage constamment déplorée jusqu’au début du XXe siècle exprime la difficulté de plus en plus grande à assurer la formation des ouvriers et des artisans sur le lieu de travail. L’affirmation de l’école en tant que lieu d’acquisition de savoirs professionnels est lente et se heurte à de fortes résistances, notamment dans les milieux artisanaux. Toutefois, si le XXe siècle est marqué par une tendance à la scolarisation des apprentissages qui s’accélère après 1945, depuis les années 1980 s’observe un renouveau de l’apprentissage en tant que voie de formation par alternance entre l’école et l’entreprise. Censé remédier aux difficultés de l’emploi des jeunes, l’apprentissage rénové reste cependant marqué par un imaginaire associé aux métiers manuels, assez éloigné des réalités. C’est cette trajectoire heurtée de l’apprentissage au XXe siècle, entre école et entreprise, qui sera au cœur de cette conférence.
Une conférence de Stéphane Lembré.
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Une conférence de Stéphane Lembré.