BRNS voit le jour un premier janvier. Alors que le monde s’abandonne aux premières heures de 2010, Antoine Meersseman et Tim Philippe échangent quelques notes dans un étroit local de la capitale. Quelques mois après cette répétition improvisée, Diego Leyder rejoint le duo. Et le projet prend forme au lendemain d’une échappée dans l’agglomération bruxelloise, à Anderlecht. C’est là, dans l’antre du Studio Six, que ‘Mexico’, ‘Here Dead He Lies’ et ‘Claivoyant’ sont posés sur bande.
Une première date est annoncée. Soufflé par la prestation de BRNS sur la scène de l’Atelier 210, Xavier Daive, le programmateur des lieux, décide de créer Limite Records et de sortir un 7-inch du groupe. Dans la foulée, un contagieux bouche à oreille se propage : les 300 exemplaires du disque s’écoulent à une vitesse record. Les concerts se multiplient. La formation – devenue quatuor avec l’addition de César Laloux – partage l’affiche avec quelques figures montantes de la pop moderne (Suuns, Django Django, Cloud Nothings, Gonjasufi) et engrange de l’expérience sur les planches. À Bruxelles, l’Ancienne Belgique, le Botanique et le Magasin 4 leur ouvrent les portes d’une ascension annoncée. BRNS se déplace alors sur la carte et enchaîne les dates à Gand (Charlatan), Bruges (Cactus), Courtrai (De Kreun), Anvers (Trix), Lille (Aéronef) et Paris (International). Les festivalseuropéens (Les Ardentes, Dour Festival, Rock en Seine…) suivent le mouvement.
Plébiscité par le public et la presse, BRNS retrouve le chemin des studios et signe un mini album. Intitulé ‘Wounded’, l’objet enferme 7 titres entièrement produits et arrangés par le groupe.
Si le terme « indie » est aujourd’hui quelque peu galvaudé, on peut compter sur BRNS pour lui redonner tout son sens. Le quatuor revendique son indépendance artistique. Produits et arrangés en autarcie, les disques de BRNS tiennent à la seule volonté de ses musiciens comme en attestent, notamment, l’artwork des pochettes (signées Last Yardz pour ‘BRNS’ et Carl Roosens pour ‘Wounded’). Telle est la démarche organique et spontanée d’un groupe résolument attaché à ses instincts.
Adepte des sentiers cabossés et des trajectoires brisées, BRNS façonne des chansons inventives, parcourues de mélodies à tiroir et d’un dynamisme sans faille. Entre incantations claustrophobes et invocations tribales, le groupe voyage loin des cieux cafardeux et de la brume mélancolique. Les chansons de BRNS imposent un contraste aux pastels surexposés d’une Californie fantasmée en Polaroïd. C’est un éclat de transes percussives transpercé par les échos torrides d’une cabine Leslie carbonisée par un soleil de plomb.