Depuis le choix du site de Moruroa et Fangataufa dans les Tuamotu, en 1962, jusqu’au démantèlement des installations de prévision et contrôle disséminées dans l’ensemble de la Polynésie française (1998), en passant par la conduite des essais aériens (1966-1974) puis souterrains (1975-1996), les Armées et le Commissariat à l’Énergie Atomique ont fait le choix du secret. Les autorités ont d’abord dissimulé les risques, puis dissimulé les échecs, dissimulé leurs conséquences sanitaires et environnementales, enfin. L’historien du politique est confronté à un double défi pour écrire cette histoire du secret et du mensonge : il doit accéder aux sources (des archives classées) et analyser les processus complexes qui aboutissent à de telles décisions, sans se laisser hypnotiser par ce qui a été caché – alors que les impacts sociaux, économiques et culturels ne sont pas à négliger. Cette histoire s’écrit sous le regard vigilant de la société polynésienne et des vétérans des essais qui attendent reconnaissance et réparation.
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Une conférence de Renaud Meltz, Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Haute-Alsace, membre senior de l’IUF.