Il fallait donc la mettre en images avec cette interrogation : “comment est-ce de vivre à Brasília ?”. Cette question simple et fondamentale permet aux locuteurs de décrire la ville comme un élément indispensable dans la construction de ses représentations identitaires. Etudier le discours sur la ville permet de comprendre les grandes problématiques sociales d’une ville, la ségrégation par exemple, les problèmes de déplacements, de transports, quelles classes sociales habitent où et pourquoi. Tout cela construit un discours sur la ville qui reflète des représentations culturelles et identitaires mais aussi qui fait de la ville une ville. La ville n’existe que dans les représentations de ses habitants.
Cette corrélation entre discours et espace définit une méthodologie propre en sociolinguistique urbaine, dont le documentaire rend bien compte : des entretiens et des lieux (discours et espace) ou autrement dit la mise en mots par l’image. Ainsi, essayer de donner le plus d’éléments possibles, de formats, de médium pour rendre compte de la recherche est à la fois une objectivité insaisissable mais une volonté de justifier aussi ce qu’on a vu, ce qu’on prétend. Le documentaire crée un outil pour rendre compte de la recherche en sociolinguistique, dans un autre format que l’écriture ; le documentaire étant lui-même un objet de recherche.
Charline Morel, Etudiante en Master 2 Sociolinguistique à l’Université Rennes 2