Cette semaine sort Suite Armoricaine au ciné-TNB, un film de Pascale Breton tourné en grande partie à Rennes et à l’université Rennes 2. Onze étudiants de l’université ont pleinement participé au tournage du film, nous sommes allés à leur rencontre.
Une fresque bretonne
Le film raconte le destin croisé de Françoise, qui revient enseigner l’histoire de l’art à l’université Rennes 2 et de Ion, jeune étudiant en géographie. Françoise tente de retrouver son identité profonde, tandis que Ion fuit celle-ci. Deux personnages pour décrire « le revers d’une même médaille » explique réalisatrice Pascale Breton.
C’est un film puissant à l’atmosphère mystérieuse et au parti pris contemplatif. Pascale Breton développe une esthétique raffinée qui sert une immense métaphore sur la mémoire, le passage du temps et les remous de l’individu. Ces thèmes abstraits prennent forme dans l’évocation concrète d’un territoire : La Bretagne, avec sa langue, sa culture et ses rituels.
Le film est une fresque, à l’image des tableaux décrits par Françoise : Foisonnants de détails sur lesquels il faut se pencher ou prendre du recul, pour mettre l’ensemble en perspective comme quand on regarde une toile.
C’est là toute la force symbolique du film, qui s’exprime à travers de nombreuses métaphores : La peinture, la géographie, et le rock qui sert ici de réminiscence du Rennes des années 80.
En reprenant les codes du film choral, Pascale Breton met en parallèle deux destins et fait dialoguer deux époques, avec leurs codes et leurs rituels propres. Mais la jeunesse étudiante rennaise, elle, reste éternelle.
Le film nous offre une vision sublimée de l’université et de son quartier, qui n’ont probablement jamais été filmés avec autant de manière. Une sensation étrange et agréable se dégage pour les spectateurs ayant foulé ou qui foulent encore les marches de l’université Rennes 2.
Une expérience inédite pour des étudiants de l’université Rennes 2
En 2013, l’équipe de tournage a intégré 11 étudiants en cinéma de l’université Rennes 2 au processus de création. Cette expérience a été pour certains d’entre eux une vraie révélation et une rampe de lancement vers les milieux du cinéma. Pour ceux qui voulaient s’investir à fond, la porte était grande ouverte : « L’équipe nous disait qu’on était le toujours les bienvenus » nous dit Lucie, « malgré le stress du tournage ils nous disaient qu’on apportait de l’air frais dans leur travail ».
L’équipe de tournage acceptait toujours l’aide des étudiants comme nous le raconte Ronan : « Un soir j’ai vu que l’électro avait besoin d’un coup de main, je l’ai aidé puis je n’ai que fait ça jusqu’à la fin du tournage. (Préparation technique du plateau : travelling, éclairage..) Je m’intéressais un peu à la lumière avant, ça a confirmé mes envies. C’était un stage parce qu’on apprenait un travail, mais on faisait vraiment partie de l’équipe de tournage. Cette expérience m’a totalement orienté professionnellement, c’est le métier que je fais depuis».
Clémence, qui prépare maintenant un court métrage avec le concours ESTRAN, nous décrit une expérience inédite pour des étudiants en cinéma : « J’ai découvert la réalité excitante d’un tournage, pour laquelle j’avais auparavant juste une idée théorique». Jana, aujourd’hui assistante caméra, nous parle d’une relation collaborateur/étudiant avec une équipe de tournage très « pédagogue » qui a permis aux étudiants d’avoir une formation pratique.
On espère que ce genre d’expérience se renouvellera dans les murs de Rennes 2.
Distribution : Météore films
Production : Zadig
Fiche technique, dossier de presse, bande annonce : http://www.meteore-films.fr/page.php
Séance au Tnb : http://www.t-n-b.fr/fr/cine-tnb/suite_armoricaine-2417.php#w
Source : http://www.meteore-films.fr/content/suite-armoricaine/suite-armoricaine-dossier-presse.pdf
Gwendal Le Goff
Merci à Jana Noël, Ronan Dereuder, Clémence Dirmeikis, Anaëlle Dalibot et Lucie Madec.