Le 12 au 14 mars 2015, les unités de recherche « Arts : pratiques et poétiques », « Histoire et critique des arts » et le « Centre d’études des langues et littératures anciennes et modernes » organisaient le colloque international « Mallarmé et la musique, la musique et Mallarmé – L’écriture, l’orchestre, la scène, la voix »à l’Université Rennes 2 et à l’Opéra de Rennes.
La poésie en vers ou en prose de Mallarmé s’est toujours, dès son origine (1862, le poète a 20 ans), pensée sous l’égide de la musique. A son terme inaccompli (1897, le Coup de dés, Mallarmé meurt en 1898), c’est elle qui reprend la musique dans ses propres opérations : celles – silencieuses, muettes ou « tues » – des lettres entendues aux sens littéraire, rhétorique, typographique et, enfin, alphabétique.
Avec ce colloque les chercheurs tente de clarifier le sens artistique, poétique, esthétique et philosophique de la référence constante de Mallarmé à la musique et d’examiner à cette aune les mises en musique et les mises en scène de ses poèmes. Cet examen est fait tout au long de trois moments principaux que les XXe et XXIe siècles semblent dessiner à titre d’hypothèse : le premier moment étant celui de la mise en musique de la poésie mallarméenne au début du XXe siècle (Debussy et Ravel), le second étant celui de la puissante inspiration du Coup de dés et du Livre sur les musiciens des années cinquante (Boulez), le troisième, plus contemporain ou actuel, élargissant l’inspiration ou l’émulation de l’oeuvre mallarméenne aux arts de la scène ou de la performance.
Ce sont ces trois moments que le colloque a voulu aussi explorer concrètement en complétant ses recherches théoriques par deux spectacles : le premier à l’opéra de Rennes, où seront joués Debussy, Ravel, Hindemith, Amy et Boulez ; le second à l’université Rennes 2, où sera donnée en création une performance pour danse et piano autour de la chorégraphie de Nijinski du Faune de Debussy et de la Troisième sonate de Boulez.