Fabrice DHUME est chercheur-coopérant à l’Institut Social et Coopératif de Recherche Appliquée depuis 2002. Il est également enseignant-chercheur à l’Université Paris Diderot, et membre de l’URMIS – Unité de recherche « Migrations et sociétés »/ (CNRS UMR 8245/IRD UMR 205/université Paris Diderot et Nice Sophia Antipolis). Il a précédemment travaillé comme chargé d’études dans un observatoire social sur « l’intégration » en Alsace, puis comme directeur d’études dans un organisme d’expertise des politiques sociales.
Il travaille dans une perspective de sociologie publique, alliant la production de connaissance et l’implication dans les transformations sociales. Cette sociologie mobile et « tout-terrain » vise à contribuer à l’émergence de contre-publics, autrement dit de collectifs de publics ou d’acteurs développant à la fois une critique fondée sur l’expérience de l’intérieur des situations et des institutions, et de savoir-faire exigeants de transformation de l’action, des cadres de travail et du fonctionnement des institutions.
Il a conduit de nombreux travaux de recherche, d’étude, de formation ou d’expérimentation, souvent dans une logique d’action-recherche collective, dans le domaine des politiques publiques et de l’intervention sociale. Il privilégie des formes coopératives de travail avec les publics et les professionnels, et il s’intéresse aux stratégies et tactiques de réseau permettant des formes de résistance et de mobilité professionnelle dans les cadres de contrainte institutionnelle.
Docteur en sociologie, de l’Université de Provence, sa thèse visait à contribuer à la construction d’une sociologie des discriminations scolaires. Elle a porté sur l’analyse de la discrimination ethnico-raciale dans les stages, et sur les processus d’ethnicisation des frontières et de l’ordre scolaires à travers la relation école-entreprise.
Enseignant-chercheur à l’Université Paris Diderot, il enseigne notamment dans le master MIRI – Migrations internationales et relations interethniques la sociologie des discriminations et la sociologie de l’action publique face au racisme et à la discrimination. Il intervient également à l’université Paul Valéry – Montpellier III, dans le master « Intermédiation sociale », sur le partenariat dans les politiques publiques. Il intervient en outre régulièrement dans des formations universitaires ou qualifiantes à destination des travailleurs sociaux, ainsi que dans des formations continues, externes ou internes aux institutions sociales.
Il est membre du comité d’orientation de la revue Diversité (anciennement Ville-Ecole-Intégration) revue du Centre national de Documentation Pédagogique (Canopé, Ministère de l’Education nationale).
Ses travaux actuels s’organisent aujourd’hui autour de trois axes principaux, qui se combinent volontiers :
– Les tensions et contradictions de l’action publique antiraciste et antidiscriminatoire, entre : des enjeux de reconnaissance de la pluralité et un référent intégrationniste et nationaliste unitariste, entre un tabou sur les catégories ethnico-raciales et leurs usages quotidiens, entre la lutte contre les discrimination et la coproduction institutionnelle des phénomènes, entre des discours sur les « valeurs de la République » et l’incapacité concrète des institutions à réguler les situations, etc.
– La discrimination, le racisme et l’ethnicité dans l’ordre et les rapports scolaires : la généalogie de ces problèmes publics et l’évolution de leur reconnaissance institutionnelle par l’Education nationale ; les processus de dénégation des phénomènes et l’analyse de leurs significations pour les acteurs sociaux ; les processus de production des discriminations et du racisme de/dans l’école ; une analyse du champ des sciences sociales intéressées à l’école, et des manières par lesquelles elles minorisent le paradigme antidiscriminatoire.
– les formes de coopération interinstitutionnelle et de travail en réseau: les enjeux démocratiques de la question de la coopération aujourd’hui ; les dynamiques collectives interinstitutionnelles autour de problèmes publics ; le rôle de la conflictualité dans la production de la coopération ; ou encore une critique du langage managérial et technocratique du « partenariat ».