Thomas Coutrot est économiste et statisticien français. Chef du département « conditions de travail et santé » à la DARES au Ministère du Travail et de l’Emploi, il est également un des animateurs du Réseau d’alerte sur les inégalités. Militant altermondialiste, il a été coprésident de l’association Attac France de décembre 2009 à juin 2016, et membre de son conseil scientifique.
Plusieurs membres d’Attac ont contribué à l’élaboration du Manifeste convivialiste sous la houlette d’Alain Caillé. L’initiative leur a paru suffisamment ambitieuse et originale pour valoir la peine d’être tentée, et le résultat – le Manifeste convivialiste – n’a pas déçu leurs espérances. Il n’était pas évident a priori de pouvoir accorder sur un texte ambitieux un éventail de personnalités provenant d’horizons et d’histoires aussi diverses, voire antagoniques.
Après avoir rapidement rappelé ce qui lui (il ne s’exprime ici bien sûr qu’en son nom personnel) semble essentiel et positif dans la démarche convivialiste, l’auteur insiste plus sur les dissonances ressenties entre le Manifeste et sa conception de ce que pourrait être un projet d’émancipation sociale fondé sur une perspective qu’on pourrait nommer altermondialiste radicale. Pour ce faire, il s’appuie sur une analyse des propositions d’amendements qu’il avait rédigées sur la base du premier jet du Manifeste. Certaines ont été intégrées au texte final, d’autres non : ce retour réflexif – réalisé à l’occasion de ce colloque – sert à mettre en lumière les points de débat qui mériteraient selon lui d’être creusés pour approfondir les convergences initiées par le Manifeste convivialiste. Par cette démarche critique et fraternelle, il souhaite mettre en œuvre au plan intellectuel une exigence convivialiste essentielle : s’opposer sans se massacrer…
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