Armand Hatchuel est professeur classe exceptionnelle à l’école des Mines (Mines ParisTech) de Paris, directeur adjoint du centre de gestion scientifique. Il est un des premiers à s’intéresser à la production des savoirs dans les organisations, il s’efforce de fonder les sciences de Gestion sur une théorie de l’action collective qui échappe aux hypothèses restrictives des sciences sociales traditionnelles.
Le manifeste convivialiste devrait intéresser les chercheurs qui étudient les organisations, les entreprises et plus généralement, les mécanismes de l’action collective. Bref, tous ceux qui se retrouvent dans le champ contemporain des sciences de Gestion. Cette affirmation surprendra si l’on croit – préjugé for répandu- qu’un chercheur en gestion est inévitablement utilitariste ou ne saurait être foncièrement anti-utilitariste. Mais, au moins dans une conception récente de leur développement les sciences de Gestion se construisent en dépassant les antinomies classiques des sciences sociales (Utilitarisme/non utilitarisme, descriptif/normatif etc.) et s’attachent à élaborer une théorie de l’action collective qui ne soit plus prisonnière des mythes du marché ou du social. A cette fin, elles reprennent et poursuivent un phylum plus ancien du savoir. A l’étude du nomos, c’est-à-dire de l’ordre ou de la règle collectifs, elles ajoutent les pensées conceptrices de l’architecte, du jurisconsulte, et de l’ingénieur. Il en résulte une représentation théorique de l’action collective qui ne sépare plus rationalité et responsabilité. De nouvelles recherches d’histoire romaine, montrent que l’on retrouve ainsi la gestae antique. On peut souligner aussi les rapports étroits qu’entretient une telle conception de la gestion avec les principes convivialistes.
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