Directeur du laboratoire Violences, Innovations, Politiques, Socialisations et Sports, Michaël Attali est notre invité ce mois-ci. Professeur à l’université Rennes 2, il est historien du sport et de l’éducation. Dans cette émission réalisée par Lucie Louâpre, il décortique l’histoire des Jeux olympiques et explore avec Colette David et Christian Le Bart les différentes facettes de cet événement sportif qui amène, plus que jamais, à penser le sport comme un objet social et politique.
« Quinze jours durant lesquels la planète vit pour le sport. C’est la promesse des Jeux olympiques, une promesse qui ne sera pas tenue cette année en raison de la crise sanitaire mondiale. Le report de l’édition 2020 à Tokyo a d’ores et déjà été repoussée d’un an… pour le moment.
Les premiers Jeux olympiques dans leur version moderne – on rappelle qu’ils s’inspirent d’une tradition antique – ont été lancés par Pierre de Coubertin en 1896, à Athènes. Depuis, tous les deux à quatre ans, à travers le monde, les jeux ont vécu trente-et-une éditions d’été, vingt-trois d’hiver (depuis 1924). Il faudra attendre 1960 pour qu’une version paralympique s’installe dans le paysage sportif.
A travers les époques, les jeux olympiques n’ont cessé de trouver des mouvements d’opposition. Il faut dire que l’événement des événements a de quoi questionner : budgets monstres, scandales de dopage, corruption, conséquences sociales sur la ville hôte retenue, discours idéologique associé, etc.
Face au stade en délire, le sportif, lui, est élevé au rang de champion – et de championne depuis 1912. D’autant plus lorsque les jeux olympiques s’ouvrent aux sportifs professionnels à partir de 1981. Et oui ! Avant, l’événement réunissait uniquement des amateurs. Et le champion, au même titre qu’un acteur, chanteur, incarne un modèle pour le public, notamment les plus jeunes, capables de performances hors-normes qui vaudront recettes publicitaires. Champion donc, et produit. Elle est loin cette première moitié du XXe siècle où les budgets des Jeux étaient modérés. L’édition reportée à 2021 s’appuie sur un budget de 11,5 milliards d’euros ; ce sont les droits télévisés qui constituent la première source de revenus pour le comité international olympique.
Les jeux olympiques ont-ils une portée sociale, avec un report sur le niveau d’inscriptions en clubs amateurs ? Participent-ils à la construction du sport comme besoin voire comme norme sociale ? Comment a évolué la figure du champion dont les Jeux olympiques sont le meilleur podium ? Dans quelle mesure le sport peut-il être perçu comme un produit du monde capitaliste ? » (Lucie Louâpre, radio Canal B)
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Invité Michaël Attali
Réalisatrice Lucie Louâpre
Journaliste Colette David
Chercheur Christian Le Bart
Production MSHB, Canal B
@ MSHB – 2020