Tiers-lieux de territoire et solidarité de proximité en quartiers prioritaires
Résumé
Trois associations rennaises, la Cohue, Au P’tit Blosneur et l’ESS Cargo & Cie se placent dans une logique de dialogue entre les dimensions sociale, culturelle et économique. Elles ont mené une recherche participative afin de mesurer l’impact social de leur action pendant 2 ans. Lors de l’événement de restitution de leur projet, nous leur avons donné la parole.
Financé par le programme « Recherche et Société » de la région Bretagne, le projet TILT porte sur trois associations de quartiers de Rennes dont le périmètre est défini comme « quartier prioritaire de la politique de la ville ». Il s’agit d’Au P’tit Blosneur au Blosne, de la Cohue à Maurepas et d’ESSCargo & Cie à Villejean.
Le projet combine une recherche universitaire conduite par trois chercheurs et une recherche-action impliquant les responsables des trois associations. L’appellation « Tiers-lieux de territoire » a été forgée par l’équipe de recherche pour essayer de caractériser la spécificité des 3 associations qui se situent au croisement de l’action sociale, de l’économie sociale et solidaire et de l’éducation populaire.
Transcription
Voix-off.
Nous voici à Maurepas, autour du projet TILT. C’est une recherche participative financée par le programme Recherche et Société de la Région Bretagne. Aujourd’hui, c’est le temps du bilan, après deux ans de travail, en présence d’habitants des quartiers concernés, à Maurepas, au Blosne et à Villejean.
« Dans notre jargon universitaire, c’est ce qu’on appelle le tiers -secteur de la recherche. Et on se disait, un tiers- lieu et tiers-secteur de la recherche, ont certainement à dialoguer ensemble. Et c’était montrer qu’on pouvait faire de la recherche autrement, avec une recherche beaucoup plus en prise, sur des enjeux forts de la société. »
Voix-off.
À la tête de trois tiers-lieux, engagés dans un quartier populaire de Rennes, Camille, Claire-Agnès et Nolwenn, les Tilteureuses, comme elles se prénomment, se sont impliquées dans cette recherche pour cerner la spécificité sociale de leur action auprès des habitants.
La Cohue est née il y a, on va fêter nos quatre ans là, et dès le démarrage de l’activité, en fait, on s’est questionnés sur quel impact social la Cohue allait pouvoir avoir sur les habitants, mais aussi sur le territoire. Et vraiment, dès le démarrage, moi, je me suis rapprochée de Yves Bonny à Rennes 2, que je connaissais par ailleurs parce que j’avais été étudiante, voilà. Et en lui expliquant, moi, un peu ma problématique, mon souhait de vouloir objectiver un petit peu, ce qu’on faisait au quotidien et de réussir à le valoriser, etc.
En fait, c’est parce qu’on est des projets proches, comme ça a été dit au début, c’est des projets portés par des femmes. Il y a souvent des habitants, des habitantes qui sont impliqué.es dans les structures. Et puis, on est dans des quartiers populaires, c’est quelque chose, voilà, on a des valeurs fortes, en fait, qui nous rassemblent. Et du coup, je pense que, voilà, on avait envie de travailler ensemble et puis ça fait partie de nos principes d’action, de notre culture, en fait, la coopération.
Quand on entre là, on ose pousser la porte, on dit bonjour, on prend un café, personne ne vous demande ce que vous venez faire. Si vous avez envie, vous faites une petite conversation, mais on sent que les gens ont besoin d’exister.
La mission de l’université, c’est d’être au service de l’intérêt général et produire de la connaissance dans l’intérêt collectif. Donc, réfléchir à des questions telles que la cohésion sur les territoires, telle que la cohésion à l’échelle urbaine, réfléchir à ces questions-là, réfléchir à ce que produisent ce type de structures, ça fait partie vraiment des objets, je dirais, normaux d’études et qui ont autant de valeur que d’étudier des grandes entreprises. Nous, on était observateurs de la recherche d’action, donc on a suivi tous les ateliers, tout ce qui s’est passé pendant deux ans et on menait aussi en parallèle, cette recherche en extériorité.
Pour moi, c’est une nouvelle façon de faire de la recherche, intéressante. En fait, au début, ça a été long parce que moi, je suis dans le faire, dans l’action, action-réaction. Mais je pense que j’ai beaucoup appris et comme disait Yves, il faut qu’on mature tout ça encore. Et je crois que ça m’a permis de prendre beaucoup de hauteur sur ce que je fais et de mettre des mots. Et parce que moi, souvent, je dis, on fait ça, c’est normal. On a vraiment une manière de faire les choses. Et ça, en fait, je pense que j’ai beaucoup appris avec les chercheurs et on va continuer ensemble quoi. Oui.
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