Françoise Burel est directrice de recherche au CNRS de l’Université Rennes 1.
Ses deux principales thématiques de recherche sont :
– Les mouvements et la connectivité du paysage :
Dans les paysages hétérogènes, le mouvement est un processus clef pour la survie de nombreuses espèces. La connectivité qui se définit comme étant la façon dont la structure spatiale du paysage favorise ou limite les mouvements est donc un concept central dans les relations entre la dynamique et la structure des paysages et la biodiversité. Nos travaux sont orientés vers quelques espèces: Abax ater (coléoptère carabique), Maniola jurtina (papillon rhopalocère), martes americana (marte américaine). Ces recherches s’appuient sur des mesures de terrain, des modèles basés individus ou populationnels, et des mesures de distances génétiques.
– La biodiversité au niveau du paysage :
Les activités humaines, urbanisation, agriculture, transports, transforment, structurent les paysages et créent des mosaïques changeantes d’occupation du sol à échelle humaine, d’habitats à l’échelle de perception des espèces. Grain du paysage, fragmentation des éléments du paysage, gestion des parcelles, ont des effets sur la biodiversité, variables selon les exigences écologiques des espèces et selon leur échelle de perception. Ces effets se traduisent sur la structure et la composition des
communautés aussi bien que sur la dynamique des populations.
Pour aborder ces deux axes les développements méthodologiques communs ont trait à :
– La représentation du paysage et à la mesure des paramètres spatiaux.
Dans une démarche spatialement explicite il est nécessaire de cartographier la mosaïque paysagère. Il n’y a pas de bonne représentation de l’espace à priori, mais il faut privilégier celle qui est cohérente par rapport au processus écologique étudié. Pour cela il est nécessaire de pouvoir changer d’échelle tant dans la définition des éléments de paysage que dans leur résolution.
– La traduction des activités humaines en facteurs écologiques.
Les activités humaines ont des conséquences sur la structure et la composition du paysage à plusieurs échelles spatio-temporelles, depuis la déforestation de régions entières jusqu’aux pratiques d’entretien à la parcelle. Identifier les effets de ces actions sur l’habitat, au sens large, des espèces est nécessaire pour gérer, conserver la biodiversité.